theatercombinat | 06.12.- 19.12.2006 die perser aischylos/müller/witzmann – chœur tragique de 12 dans un tunnel en sous-sol, vienne (a)
sprache/language/langue: deutsch, english, français |
photo: maria mäser
vidéo: DIE PERSER
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concept/mise en scène/partition: claudia bosse, le messager: gerald singer, atossa/xerxès: doris uhlich,
fantôme de darios: christine standfest,
petit chœur: aurelia burckhardt, gerald singer, christine standfest, doris uhlich, chœur de 12: beatrix brunner, aurelia burckhardt, gerlinde egger, brigitte futscher, ulrike johannsen, dora müller, heidemarie pichler, ingrid racz, ana szilagyi, ilse urbanek, lena wicke, constructions: karoline streeruwitz/sammerstreeruwitz, christian teckert/as-if, production: ani mezaduryan, lena wicke
dans un tunnel en sous-sol, vienne, première 6.12.2006, 7 représentations
1.4.2007 version radiophonique, ORF kunstradio, werner möbius et theatercombinat
soutenu par wien kultur, wiener linien, blitz blank |
l’écriture de la partition a répondu au besoin d’approcher différemment le langage et l’élocution. en effet, la plupart du temps, les mots que nous utilisons ne font que transmettre de l’information. ils sont plats. or, le texte des perses, l’un des premiers de la tradition occidentale, ne peut pas être traité comme une simple « information ». j’ai donc eu besoin de l’aborder d’après l’idée qu’il existe une pensée phonétique, corporelle : lorsque le texte est dit, je recherche la synchronisation du travail du cerveau (qui pense le texte) et de l’ensemble du corps (qui produit les sons et le souffle), afin de parvenir à la synchronisation de la production et de la réception du texte. (...)
pour parvenir à ce résultat, j’ai tenté de produire une sorte de grammaire de l’élocution, proportionnelle et sonore, qui induise chez le locuteur un ordre des pensées, produit au moment même de la performance, par le seul déroulement des mots, des phrases et des strophes. la scansion insiste donc sur le déploiement d’une pensée dans le présent de l’élocution, sans qu’il y ait besoin d’anticiper sur le sens, puisque chaque corps sonore est d’abord articulé et saisi dans sa matérialité, constituant une forme de déclaration qui vaut pour elle-même. le sens se construit ainsi progressivement, au fur et à mesure de l’écoute des relations qui se nouent entre une entité phonétique (syllabe, mot, phrase, strophe) et celle qui la suit. la pensée d’un mot est donc produite de manière sonore : l’acte de parler vient remplir l’espace, enveloppant acoustiquement le locuteur et le récepteur. l’élocution produite par la partition tente par ce biais de synchroniser la pensée, la production phonétique du locuteur et l’écoute du récepteur.
il importe de souligner que la suite phonétique et temporelle des mots dépend des espaces et de la pensée de ceux qui font que le texte devient langage, tout autant que de l’espace et de la pensée de ceux qui reçoivent leur parole. c’est dans ce processus où l’architecture spatiale et temporelle des mots construit l’architecture spatiale et temporelle de la pensée, que le théâtre accomplit véritablement son rôle de média. pour moi, l’acte théâtral doit ainsi s’entendre au sens fort du terme : un acte de communication qui s’effectue par la temporalité des phrases et génère une spatialisation de la pensée partageable au même moment et en un même lieu, par le locuteur et le récepteur. (...) |
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claudia bosse:
«la pensée phonétique»
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cliquez pour voir les images, photos: maria mäser
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